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Photo du rédacteurHortense Fabre

« Well… Nobody’s perfect ! » (but everybody can move)

Dernière mise à jour : 3 mars 2022


👉A faire d'urgence : revoir le mythique film de Billy Wilder, Some like it hot, et savourer sa dernière réplique : Personne n'est parfait !


Ce dont Osgood se satisfait bien, au point que même l’aveu du travestissement de celle(celui) qu’il vient de demander en mariage ne l’arrête pas 🤦‍♀️



Mais que se cache derrière cette petite phrase souvent dite et entendue ?

Derrière une vérité… un truisme

Certes, la réflexion est juste, « irréfragable » dit le juriste : on ne peut en apporter la preuve contraire : Chacun est imparfait, c’est un fait.

Et après ? Et après : rien.

Outre la banalité du propos, il porte en lui son caractère de couperet de la conversation – rien ne peut être ajouté de pertinent après une telle assertion qui attire tout vers le bas, comme un point Godwin de tout échange sur l’humain.



Chacun est imparfait, c’est un fait, mais ne serait-ce pas une bien triste raison pour baisser les bras ?


L’excuse d'imperfection comme un blanc-seing pour l’inaction ou la soumission
« Il a tenu des propos un peu déplacés, certes, mais personne n’est parfait n’est-ce pas… »
« Je n’y arrive pas, ce n’est pas de ma faute, je ne suis pas parfait »

En affirmant cela, n’est-on pas aux confins de la satisfaction, synonyme du choix de s’en contenter ? Voire à la lisière de la démission, car s’estimant figé comme tel.

Comme un réflexe d’autodéfense, qui autorise à ne pas s’acharner à se savoir perfectible, aux commandes de son propre progrès, en mouvement permanent et capable de choisir à chaque instant d’améliorer son fonctionnement personnel.

Certes, la nuance est ténue et nul ne peut s’arroger le droit de décider que la personne qui se juge ou juge l'autre imparfait n’est pas en réalité convaincue que le terme « imparfait » est synonyme de « perfectible » dans sa bouche. Ce serait procès d’intention. Et la présomption serait parfaitement réfragable !


Si je m’arrête à ce détail sémantique qui n’en est pas un en réalité, c’est parce que je suppose que ce type de remarques pourrait cacher une discrète tendance à tout accepter, ou plus exactement une forme de résignation à subir des comportements qui ne nous vont pas ou à les faire subir. Je ne conteste pas que toute vie en société, l’humanisme même, implique de respecter que chacun soit comme il est. Je regrette que cela puisse être confondu avec le fait d’accepter de se soumettre ou de soumettre autrui, par exemple à sa propre inaction, ou à des attitudes déplacées, à des sautes d’humeur, à des paroles ou gestes agressifs voire répréhensibles.


Mais alors le coach peut s’interroger : comment accompagner un client qui se sentirait paralysé par sa chape de plomb d’imperfection, et qui ne se résoudrait pas à agir pour avancer vers son objectif ?


Un défi pour le coach : inciter au progrès face à la revendication de l'imperfection

A mille lieux des désuètes théories prétendant que tout se jouerait avant 3 ou 6 ans, ou pire, qu’on pourrait (n)être mauvais, le coach est intimement convaincu que chacun, aussi inachevé soit-il, est à tout instant de sa vie capable de se solutionner, de progresser, de faire mieux, de changer de mode de fonctionnement, de se tromper et de s’en relever.

Plutôt qu' « imparfait », qui cristallise dans le temps qui passe, il me paraît plus subtil, plus engageant aussi, de considérer que chacun est corrigible ; et de ne pas en faire un étendard mais une modeste et complexe conviction intime.

Entre imparfait et perfectible, il y a un gouffre aussi vaste qu’entre « Désolé, vous n’avez pas de marge de progression. » et « Félicitations, vous avez un champ des possibles de progression illimité qui s’offre à vous ! ».


« Susciter l’enrichissement de la conscience » prévoit l’ICF au titre des compétences du coach éthique, qui sait que son client peut toujours choisir d’aller de l’avant et met tout en œuvre pour l’y accompagner.

Bon nombre d’outils du coach peuvent être utilisés pour aider le client à restaurer sa croyance en lui capable, réalisateur et acteur. Pour n’en citer qu’un, la visualisation permet de donner au coaché l’occasion de se projeter dans le changement qu’il se souhaite, donc de « se visualiser » en progrès.


Pour finir...

Notons bien qu'Amel Bent n’a pas chanté : « Atteindre la lune, ça me fait pas peur »😊

Car il ne s'agit que de « viser la lune », pas de l'atteindre, et d'accepter de prendre le risque de ne jamais l'atteindre ! Pour ce faire, le coach reconnait son client et se reconnait lui-même comme éminemment perfectible et responsable. A lui, professionnel éthique et humain empathique, d’incarner cette conviction avec suffisamment de rayonnement pour que le client, en confiance, s’autorise à se mettre en mouvement, à viser la lune.


Tout est question de lucidité et d’humilité, car pour pouvoir améliorer sa propre façon d’être – seule variable d’ajustement car celle de l’autre n’est qu’affaire de l’autre –, il serait juste de commencer par apprendre à « se connaître soi-même », pour paraphraser la phrase gravée au fronton du temple de Delphes. Et surtout d’avoir la volonté de corriger, quotidiennement, inlassablement, toutes nos petites médiocrités.

Comme tout un chacun, je m’y essaie… parfois… pas assez souvent sans doute. Pardon, je ne suis pas parfaite (mais j’essaie de faire mieux) !



Hortense Fabre



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